Jean Claude Amoric est d’abord un terrien profondément attaché à son territoire, à sa culture, à l’histoire de sa famille, à Houdan sa ville. De cet amour, il garde la simplicité, l’honnêteté, le bon sens paysan ainsi qu’une bonne dose d’optimisme, certain que les lendemains chanteront. Lui l’homme de la terre sait apprécier la palette des couleurs de la Manche, les rivages déchirés des Cotes d’Armor, la douceur des iles des Hebiens, un univers marin mouvants qu’il admire et respecte. Sous sa bonhommie apparente se cache un être sensible, profondément empathique et tolérant, tourné vers le bien être d’autrui, il s’engage donc naturellement dans la voie médicale, devient homme de l’art reconnu.

Son oeuvre dénote une personnalité entière, franche et solide, un attachement physique à sa terre. Ses toiles structurées montrent de la consistance, de la matière faite de bosse et de cavité semblable à un champ fraichement labouré. Des empreintes régulières, découpées au couteau et de tailles distinctes ne sont pas sans rappeler celles d’un engin agricole. L’organisation systémique de sa peinture nous fait immédiatement penser à de vastes étendues désertiques, à des champs illuminés par une douce lumière printanière.

La puissance tellurique jaillit à travers ses toiles par la magie des huiles utilisées avec des camaïeux ocre, brun tirant vers le noir. Mais que serait cet assemblage sans les vibrantes traces verticales, larges et colorées d’or, d’argent ou bien de lilas qui se mélangent dans une étrange alchimie et qui apportent une authenticité unique à l’oeuvre du peintre.

Pour cet autodidacte besogneux, la peinture est un processus fascinant, long et mystérieux, tel un cultivateur Jean-Claude Amoric trace son sillon lentement, paisible mais avec force et constance.

Jean Marc Vendioux